Les dossiers

S'abonner

S'impliquer

Site FPS

Équipe

Faire un don

Nous, vous & elle

Environnement

Contraception hormonale : quel impact sur l’environnement ?

par Eloïse Malcourant publié le 2 mars 2018 ©Simone van der Koelen

Et si ma pilule était nocive pour l’environnement ? Est-il possible de concilier une contraception qui me convienne et mon combat pour la protection de notre planète ? Alors que certain-e-s scientifiques dénoncent l’impact nocif de la contraception hormonale sur l’environnement, il n’est pas toujours facile de trouver de véritables alternatives.

Des poissons qui changent de sexe

Chez les mammifères, les oiseaux et les poissons, ces perturbateurs peuvent baisser le taux de fertilité, et chez les poissons ils peuvent aller jusqu’à inverser le sexe des mâles.

Prenons l’exemple des hormones rejetées dans l’environnement via nos urines. Comme il a été avancé sur le site internet de Gaïa presse, la majorité des pilules contraceptives sont constituées de deux hormones : l’oestrogène et la progestérone. Dans un cours d’eau, ces oestrogènes synthétiques peuvent être ingérés par n’importe quel organisme aquatique. Une fois ingérés par les animaux, ils sont appelés des xénoestrogènes. Ces derniers agissent sur les animaux comme des perturbateurs endocriniens. Ils dérèglent l’action des hormones responsables du développement des organes sexuels et de la reproduction. Chez les mammifères, les oiseaux et les poissons, ces perturbateurs peuvent baisser le taux de fertilité, et chez les poissons ils peuvent aller jusqu’à inverser le sexe des mâles. Afin d’éviter cet impact négatif sur l’environnement, un des futurs défi à relever par les stations d’épuration de l’eau sera donc de filtrer ces hormones synthétiques et ainsi les empêcher d’atteindre les cours d’eau. Cette mesure est d’autant plus importante que cela ne concerne pas uniquement la contraception. Les secteurs industriels et agricoles rejettent également énormément de toxines chimiques qui affectent nos corps et l’environnement.

Pour aller plus loin :Effluents municipaux, une source de rejet d'hormones dans le milieu aquatiquePour tout savoir sur l'eau en Belgique

Les contraceptifs mécaniques, alternatives aux contraceptifs hormonaux ?

Il existe différents moyens de contraception, qui ne contiennent pas d'hormones.

Les contraceptifs hormonaux sont nombreux : la pilule, le patch, le stérilet hormonal, l’implant, l’anneau vaginal, la piqûre. Il est cependant possible d’éviter les hormones. Il existe en effet la contraception dite mécanique. Celle-ci consiste à faire obstacle au passage des spermatozoïdes, autrement dit à empêcher les spermatozoïdes d’atteindre un ovule fécondable. Petit tour d’horizon de ces moyens de contraception ne contenant pas d’hormones.

LE PRÉSERVATIF (MASCULIN OU FÉMININ).

D’accord, ce n’est pas le moins polluant, mais son impact est moindre. En plus, il existe aujourd’hui des préservatifs en latex naturel et sans paraben si on veut être 100% écologique. C’est également le seul moyen de se protéger contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Cependant, il peut se déchirer, être mal placé ou s’enlever durant le rapport sexuel. C’est pourquoi, comme moyen de contraception, il est moins efficace contre une grossesse que les autres contraceptifs. Pour une sexualité en toute confiance, il est donc préférable d’utiliser un préservatif et un autre moyen de contraception en complément.

LE STÉRILET EN CUIVRE

Contrairement au stérilet hormonal, le stérilet en cuivre ne contient pas d’hormones. Il s’agit d’un dispositif intra-utérin en forme de « T » de trois centimètres. Pour porter un stérilet, pas besoin d’avoir déjà eu un enfant et aucune condition d’âge n’est requise. Il est placé dans l’utérus par un-e médecin au cours de l’examen gynécologique pour un maximum de 5 ans. Il peut être enlevé à tout moment en cas d’intolérance, d’envie de changer de moyen contraceptif ou de désir de grossesse. Le stérilet en cuivre peut parfois provoquer l’augmentation du volume et la durée des règles. Il est efficace dès sa pose. Placé après un rapport « à risque », il peut agir comme une contraception d’urgence.

Pour se rappeler de tout ça en musique
Pour aller plus loin :En savoir plus sur les IST
Le stérilet en cuivre - témoignages
Choisir sa contraception

La pilule naturelle à l’étude, autre alternative à la contraception hormonale

En juin 2017, la presse avançait que des chercheurs américains de l’Université de Berkeley travaillaient à l’élaboration d’une pilule naturelle basée sur l’association de deux actifs végétaux. Combinés, la pristimerine (présente dans une espèce rare de vigne chinoise) et le lupéol (se trouvant notamment dans la mangue, l’olive, l’aloe vera ou encore la racine de pissenlit), empêcheraient la fécondation en bloquant le processus chimique qui entraîne les spermatozoïdes vers l’ovule. Cette pilule naturelle devra être prise avant le rapport sexuel par l’un des deux partenaires ou uniquement par la femme si elle est prise après l’acte, et ce dans un délai de six heures. Ce moyen de contraception implique donc les deux partenaires dans la contraception vu qu’il s’adresse aux femmes et aux hommes. Ce dispositif est à soutenir car la contraception n’est pas qu’une affaire de femmes. Elle concerne les deux partenaires.



La contraception n'est pas qu'une affaire de femmes. Elle concerne les deux partenaires




Campagne Fifty-fifty (Plus d'infos)

La contraception par stérilisation dite « définitive »

©Natanael Melchor

Outre les contraceptifs hormonaux et les mécaniques, il existe les méthodes de contraception féminine et masculine dite définitives.

LA LIGATURE OU L’OBSTRUCTION DES TROMPES.

L’objectif de ces méthodes de stérilisation féminine est d’empêcher l’ovule de passer de l’ovaire à la trompe de Fallope, où il peut être fécondé par un spermatozoïde. Ces opérations sont pratiquées par un-e gynécologue, en milieu hospitalier. Seules les personnes majeures peuvent avoir recours à cette opération. Il existe aussi deux autres méthodes de stérilisation féminine mais elles sont moins courantes : l’hystérectomie, consistant en l’ablation de l’utérus, et la salpingectomie, consistant en l’ablation des trompes de Fallope.

LA VASECTOMIE.

Les spermatozoïdes sont produits dans les testicules et rejoignent l’urètre (le conduit qui évacue le sperme et l’urine) par des canaux déférents. Considérée comme une contraception définitive, la vasectomie vise à sectionner ou à boucher les canaux déférents. L’homme peut toujours éjaculer, le sperme contient toujours autant de liquide séminal mais ne contient plus de spermatozoïdes. Cette opération est réalisée par un(e) urologue, en milieu hospitalier et bien souvent sous anesthésie locale. Seules les personnes majeures peuvent avoir recours à cette opération.

Pour en savoir plus sur la vasectomieBrosectomy (vidéo en anglais)Usbek & Rica - Stérilisation masculine : pourquoi un Canadien sur cinq choisit la vasectomie

A l’heure actuelle, il n’est pas encore évident de trouver une alternative aux contraceptifs hormonaux qui nous convienne à 100%. Entre culpabilité environnementale et besoins contraceptifs, les femmes sont encore trop souvent tiraillées. Il est donc primordial de booster la recherche, de développer efficacement des solutions comme la pilule naturelle et d’optimiser la filtration des eaux usées pour que l’on puisse se protéger tout en protégeant notre planète !

Connaitre les différents moyens de contraception, c’est être libre de choisir celui qui vous convient le mieux. C’est aussi être capable de décider si – et quand – vous voulez devenir parent. En discuter avec votre médecin, votre gynécologue ou vous rendre dans un Centre de Planning familial vous aidera à trouver le contraceptif qui vous correspond. ©Pina Messina (Plus d'infos sur les centres de planning familial) Tags : environnement - santé - contraception