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La santé mentale au féminin

Faut-il appliquer une grille d’analyse genrée lorsqu’on souhaite aborder le sujet de la santé mentale ? Notre réponse est simple et limpide : oui. Oui, car dans ce domaine comme dans tant d’autres, les stéréotypes se développent aussi facilement que le lichen sur un tronc d’arbre. Oui, car les contraintes que vivent les femmes dans notre société ne sont pas les mêmes que celles que les hommes subissent. Oui, car les approches psychiatriques et/ou psychologiques ne tiennent pas toujours compte de tous ces paramètres clivants qui viennent bousculer nos vies. Chaque homme et chaque femme vit une vie parsemée d’embuches. Il n’en reste pas moins que naître homme ou femme, aujourd’hui, conditionne à s’adapter à des rôles déterminés par notre entourage social et culturel. Dans un tel contexte, il n’est donc pas étonnant que des inégalités existent aussi dans le domaine de la santé mentale. Parfois, ces différences sont objectivables, car elles proviennent de nos spécificités physiologiques (cf. baby blues). Mais, dans ce domaine comme dans tant d’autres, les approches thérapeutiques ne sont pas suffisamment analysées sous l’angle du genre. Sans vouloir présupposer du regard bienveillant des uns et des autres, il n’en reste pas moins vrai (Source : Organisation mondiale de la Santé, 2013)

  • qu’une femme qui a été victime de violences sexuelles ou physiques présente, par rapport aux autres, des taux plus élevés de maladie mentale que les femmes qui subissent la violence de leur partenaire ont deux fois plus de risques de souffrir de dépression
  • que les femmes sont plus vulnérables face à la dépression et à l’anxiété que les hommes. La dépression est une cause majeure de morbidité chez les femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire. La dépression du post-partum touche 20% des mères des pays à revenu faible. Ce chiffre est supérieur à celui que l’on enregistrait précédemment dans les pays à revenu élevé.
  • Que chaque année, on estime à 800 000 le nombre de décès par suicide dans le monde, pour la majorité des hommes. Par contre, les tentatives de suicide, 20  fois plus nombreuses que les suicides, sont généralement plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes et entraînent une charge d’incapacités non reconnue. Ces quelques éléments ne suffisent pas, bien entendu, à décrire les diff érentes facettes de la santé mentale.

Dans ce dossier nous effleurerons diverses thématiques, qui à elles seules, demanderaient une étude approfondie. Si notre publication vous donne l’envie d’aller plus loin dans le décryptage de celles-ci, nous aurons gagné le pari de l’éducation permanente

par Carmen Castellano
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