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Le viol
Trigger Warning : Viol et violences sexuellesLe Set d’Agression sexuelle (SAS) : un kit qui récolte les preuves
par Fanny Colard publié le 6 mars 2017
Le Set d’Agression sexuelle (SAS), c’est l’instrument médical qui permet de récolter les preuves d’une agression sexuelle. Que l’on décide de déposer une plainte ou pas. En pratique, comment ça marche?
Déposer plainte, c’est une étape clé dans le parcours d’une victime d’agression sexuelle. Celle-ci est encouragée à faire immédiatement appel à la police. La plainte est enregistrée après audition de la victime. La police requiert ensuite l’autorisation de procéder à un examen médico-légal auprès du Parquet.

Le SAS, ça consiste en quoi ?
« La victime n'a que peu de temps pour procéder à ce test : 72 heures après l'agression, les traces visibles du viol ont disparu et elles s'estompent déjà après 24 heures ».Conçu spécialement pour prélever des traces de violences sexuelles, le SAS contient un dossier et des prélèvements numérotés (vêtements, analyses buccales et gynécologiques, cheveux). Il rassemble également des recommandations et des instructions adressées aux médecins, aux policiers et à la victime. Il ne pourra être ouvert que sur autorisation du procureur du Roi. La victime n’a que peu de temps pour procéder à ce test : 72 heures après l’agression, les traces visibles du viol ont disparu et elles s’estompent déjà après 24 heures. Il est également conseillé à la victime d’éviter de se changer et de se laver afin de récolter un maximum d’indices.
Après autorisation du procureur, la victime est accompagnée par les policiers dans l’un des hôpitaux qui pratiquent l’examen médico-légal. Le parcours est parfois inversé lorsque la victime se présente directement à l’hôpital. L’institution fera alors appel à un ou plusieurs policiers pour le dépôt de plainte.
Tout ce qu’il faut savoir avant d’entamer des démarches judiciairesSOS ViolL’importance des soins médicaux et psychologiques après une agression
Une fois les examens médicaux réalisés, la victime est orientée vers un organisme qui l’accompagnera dans un suivi post-agression, au niveau psychologique, juridique ou social. Comme l’OMS le souligne dans son rapport mondial sur la violence et la santé, « la violence sexuelle a de profondes répercussions sur la santé physique et mentale de la victime. Outre les traumatismes physiques, elle est associée à un risque accru de nombreux problèmes de santé sexuelle et génésique, dont les conséquences se font sentir immédiatement, mais aussi des années après l’agression ».
Le SAS n’est donc qu’une étape dans la prise en charge médicale d’une victime de violences sexuelles.Le SAS n’est donc qu’une étape dans la prise en charge médicale d’une victime de violences sexuelles. La personne doit pouvoir bénéficier de soins médicaux et psychologiques rendus nécessaires suite à son agression. Il est notamment essentiel de prendre en compte les risques de transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) et de grossesse non-désirée.
Pour aller plus loinSite infosviolencessexuelles.beQuels coûts?
L’État des lieux de la violence sexuelle souligne que si le Ministère de la Justice finance l’analyse médico-légale, la prise en charge recommandée (prise de sang, frottis vaginaux, trithérapie, deux antibiotiques, vaccins pour l’hépatite, pilule du lendemain, test de grossesse) est souvent à charge de la patiente. Ces frais peuvent aller de 70 à 250 euros, selon les soins qui sont remboursés ou non par sa mutuelle. Il n’y a que la trithérapie qui est gratuite mais seulement si elle est administrée dans l’un des centres référencés SIDA en Belgique ».
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