Société
Un toit, mon droit !
Les logements groupés, un nouveau mode de vie pour les séniors
par Isabelle Capiaux publié le 1 décembre 2017
La population vieillit : se pose dès lors la question de l’hébergement des personnes âgées. L’entrée en maison de repos se fait en moyenne à 85 ans, la plupart des gens concernés souhaitent rester « à la maison » le plus longtemps possible. L’habitat groupé peut être une solution pour vivre avec d’autres personnes à des conditions financières acceptables. En effet, certains frais mis en commun diminuent la note annuelle : chauffage, entretien des communs, du jardin… Les seniors précarisés peuvent ainsi bénéficier d’un logement décent et abordable financièrement.
L’habitat groupé permet aussi de tisser de nouveaux liens sociaux, de se sentir plus en sécurité et de construire un projet commun
L'intergénérationel au coeur du projet
Certains séniors optent pour un logement intergénérationnel, aussi appelé logement « Kangourou ». Ainsi, une personne âgée accueille un-e étudiant-e à la maison ou, autre exemple, une famille propose un logement à une personne âgée isolée. Cette cohabitation intergénérationnelle est une solution qui permet à deux ou même à trois générations de créer des liens. Les personnes âgées restent à la maison et préservent un maximum d’autonomie tout en bénéficiant d’une aide plus ou moins substan tielle : courses, entretien de la maison ou du jardin… Elles restent maitresses de leur vie et continuent à faire leurs propres choix, elles préservent aussi leurs liens sociaux, amicaux et familiaux.
Pour aller plus loin :Visiter le site d'1toit2âges pour trouver un logement intergénérationnelVivre ensemble, mais chacun chez soi
Certains séniors souhaitent habiter seuls ou en couple, mais dans un environnement plus solidaire, avec d’autres personnes qui partagent les mêmes goûts et les mêmes besoins. Ces nouvelles envies peuvent être satisfaites grâce aux habitats groupés ou partagés. Chaque personne y occupe sa propre habitation, mais les habitants partagent un jardin, une salle de loisirs, une grande cuisine, une buanderie, une voiture… Chaque projet a ses propres critères et ses propres degrés de communauté. Par contre, vivre dans un habitat groupé n’est pas toujours une solution plus économique qu’un logement individuel. Le montant à débourser peut être élevé s’il s’agit de partir de zéro : acheter le terrain, construire l’habitation, ou rénover entièrement un bien existant.
Pour aller plus loin :Site "Habitat groupé"Un béguinage pour les vieilles femmes ?

Au Moyen-Âge, le béguinage était un lieu de vie pour les Béguines. Ces femmes, très souvent veuves ou célibataires, appartenaient à une communauté religieuse ou laïque. Aujourd’hui, le béguinage se fait une seconde jeunesse avec la création de lieux de vie partagés pour les femmes âgées. À Berlin, la résidence Beginenhof existe depuis 2007. Son nom fait justement référence aux béguinages d’antan. Une cinquantaine de femmes provenant des quatre coins de l’Allemagne y partagent une vie communautaire et féministe. Il est impossible pour les hommes d’y devenir propriétaires, mais ils peuvent y être accueillis régulièrement par les occupantes. À Montreuil, près de Paris, la Maison des Babayagas avait déjà vu le jour en 2003, créée par Thérèse Clerc, militante féministe. Là, 21 femmes habitent une résidence autogérée, participative et engagée. Les occupantes de cet immeuble se construisent un quotidien moins solitaire et plus solidaire, projetant de vieillir comme elles ont vécu, indépendantes et autonomes. Construire un projet solidaire et innovant malgré les années qui passent, c’est donc possible et cela répond aux envies et aux besoins réels des séniors qui s’y engagent.
Envie d'en savoir plus sur Thérèse Clerc ? La magnifique BD-biographie faite par Penelope Bagieu.Notre article
Pour en savoir plus sur les béguinnages :Article Monde