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Article mis à jour le 4 mai 2020

L’interruption volontaire de grossesse en pratique

par Eloïse Malcourant publié le 6 décembre 2016

En Belgique, lorsque l’interruption volontaire de grossesse est envisagée dans un centre de planning familial, elle se déroule en trois étapes distinctes : la première consultation, l’avortement en lui-même et le rendez-vous post IVG. Mais concrètement, comment ces consultations se déroulent-elles ?

L'entretien préalable

En centre de planning familial, la prise en charge de la patiente se fait de manière conjointe entre l’accueillant·e et la·le médecin. Ce binôme sera le référent de la patiente tout au long de sa prise en charge. L’entretien préalable se compose de deux volets : l’accueil psychosocial et l’examen médical.

  • L’ ACCUEIL PSYCHOSOCIAL

Il s’agit d’un entretien réalisé par un·e psychologue ou par un·e assistant·e social·e qui écoute la patiente sans jugement et, si besoin, l’aide à clarifier sa situation afin de l’aider à prendre sa décision le plus sereinement possible. L’accueillant·e informe la patiente sur l’IVG de manière globale (la loi, ses droits, le déroulement, les méthodes…) et sur les autres alternatives possibles. Cet·te accueillant·e est soumis·e au secret professionnel et habitué·e à recevoir les femmes souhaitant interrompre leur grossesse. Avant l’entretien médical, l’accueillant·e expose la situation de la patiente à la/au médecin ce qui permet à la patiente de ne pas réexpliquer l’ensemble de sa demande une seconde fois.

  • L’EXAMEN MÉDICAL qui se déroule avec un·e médecin du centre :

Lors de cet examen, un dossier reprenant les antécédents médicaux de la patiente est créé. La·le médecin s’assure de l’absence de contre-indications. Une échographie est réalisée pour déterminer l’existence d’une grossesse, voir s’il s’agit bien d’une grossesse intra-utérine et connaître l’âge de la grossesse (cela permettra de choisir la méthode d’avortement à utiliser). Un frottis vaginal est également réalisé (afin de dépister une éventuelle infection par chlamydia – infection qui fait partie des infections sexuellement transmissibles les plus courantes – afin d’éviter toute complication infectieuse).

La·le médecin et la·le psychologue ou l’assistant·e social·e s’assurent de la détermination de la patiente à vouloir interrompre sa grossesse. Son état d’esprit est donc évalué. Le binôme s’assure aussi que la patiente agit bien de son plein gré (sans pression de quiconque). En fonction de sa décision, la patiente a rendez-vous 6 jours plus tard pour l’intervention ou pour un autre entretien si la décision n’est pas claire pour elle.

Le médecin donne ensuite des informations à la patiente : renseignements utiles relatifs à l’intervention (déroulement, risques éventuels, douleurs, précautions…). Il évoque également avec la patiente la question de la contraception future.

On vous conseille ce blog dédié à toutes les femmes confrontées à la question de l’IVG de près ou de loin (©MylittleIVG)

L'intervention

Pendant l’intervention, l’accueillant·e et la·le médecin sont présent·e·s pour accompagner la femme. Si elle le désire, son partenaire, un·e proche, un·e ami·e ou un parent peut être à ses côtés.

Tout commence par la confirmation de la décision de la patiente en signant une déclaration écrite. Cette déclaration sera annexée à son dossier médical. Les femmes qui ne parlent ni ne lisent le français peuvent avoir recours à des interprètes pour s’engager en connaissance de cause.

Si la patiente est à moins de 7 semaines de grossesse : elle peut décider avec la·le médecin de la méthode d’avortement, soit la méthode médicamenteuse soit la méthode chirurgicale (appelée aussi méthode « par aspiration »).

Si la patiente est à plus de 7 semaines de grossesse : seul l’avortement par méthode chirurgicale (« par aspiration ») est pratiqué. Pendant l’intervention, l’accueillant·e et la·le médecin sont présent·e·s pour accompagner la femme. Si elle le désire, son partenaire, un·e proche, un·e ami·e ou un parent peut être à ses côtés.

Pour en savoir plus Notre article"Docteur, comment se déroule un avortement?"

Le suivi Post IVG (2 à 3 semaines après)

Les risques de complications pendant et suite à un avortement sont minimes car l’IVG est pratiquée par des médecins ou des équipes formés, compétent·e·s et consciencieuses·eux, soucieuses·eux du bien-être des femmes et de leur santé.

La patiente revient au centre de planning familial pour une visite de contrôle. Lors de cette consultation, le médecin examine son état de santé physique et psychologique. Les professionne·le·s reviennent sur le vécu de la patiente, son moral et sur les suites physiques de l’avortement.

Un examen médical (composé d’un examen gynécologique et d’une échographie) est réalisé afin de s’assurer qu’il n’y a aucun problème médical susceptible de provoquer des complications plus tard. Rarement, il y a une rétention c’est-à-dire que l’utérus ne s’est pas entièrement vidé et qu’il reste du sang. Si c’est le cas, la·le médecin donnera à la patiente un médicament complémentaire afin d’évacuer le sang restant ou procédera à une petite aspiration à l’aide de la sonde. Les risques de complications pendant et suite à un avortement sont minimes car l’IVG est pratiquée par des médecins ou des équipes formé·e·s, compétent·e·s et consciencieuses·eux, soucieux du bien-être des femmes et de leur santé.

Les professionnel·le·s expliquent à ces patientes désirant avorter que l’IVG ne porte pas préjudice à leur possibilité de décider plus tard d’avoir un enfant.

A la demande de la patiente, il est possible pour elle d’envisager un suivi psychologique. Décider de poursuivre ou de stopper une grossesse peut bouleverser l’équilibre de la femme, du couple et de la famille. Ce suivi psychologique post-IVG est systématiquement proposé aux patientes. Il n’est pas obligatoire et il n’est pas toujours nécessaire. Mais l’avortement ou la découverte d’une grossesse permet de prendre contact avec un service psycho-médico-social et d’entamer une prise en charge éventuelle. Après un avortement, certaines femmes ressentiront un sentiment de culpabilité. Les professionnel·le·s qui suivent les patientes dans leur procédure d’avortement essayent de décharger les femmes de ce sentiment de culpabilité et ce en faveur d’un sentiment honorable : celui de prendre une décision pour leur propre bien-être, celui de leur couple ou de leur famille (à ce propos, voir l’analyse des FPS  » La stigmatisation de l’avortement » ). Les professionnel·le·s expliquent à ces patientes désirant avorter que l’IVG ne porte pas préjudice à leur possibilité de décider plus tard d’avoir un enfant. Les centres de planning sont à la disposition de la patiente au moment de l’intervention, pour l’entretien de suivi mais aussi par la suite, tout au long de sa vie. Que cela soit pour des questions de contraception, de couple, si vous désirez reparler de votre avortement ou si vous avez d’autres questions ou demandes relatives à la vie affective et sexuelle, les centres de planning sont là pour vous.

D'autres témoignagesPar le cercle féministe de l'ULB
Cette vidéo retrace, entre autres, les combats menés pour obtenir le vote de la loi dépénalisant partiellement l’interruption volontaire de grossesse il y a 26 ans.

Pour plus d’informations sur l’avortement, consultez www.jeveuxavorter.be. Il s’agit d’une initiative de la Fédération des Centres de Planning familial des FPS (FCPF-FPS) qui mentionne des informations claires, fiables, pratiques et sans jugement sur l’avortement. On y retrouve aussi des informations sur les lieux où se pratiquent l’avortement à Bruxelles et en Wallonie.

Signez la charte de la plateforme Abortion Right ! qui lutte pour le droit à l’avortement en Europe et dans le monde.

Tags : contraception - vie affective et sexuelle - Planning Familial - Sexualité - IVG - parentalité - Maternité