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Société

Ni hétéro, ni homo : être bisexuel·le ou pansexuel·le

par Eva Cottin publié le 20 juillet 2020 (c) FPS

Être bisexuel·le ou pansexuel·le, qu’est-ce que ça signifie ?

Traditionnellement, la bisexualité était définie comme la capacité à être attiré·e par des personnes « des deux sexes », par les hommes et les femmes. Or la manière dont on comprend le genre d’une personne a évolué au fil du temps, pour davantage de diversité et de souplesse : on sait que ni le sexe déterminé à la naissance ni l’identité de genre ressentie ne sont strictement binaires. Il existe des personnes intersexuées, il existe des personnes cisgenres et transgenres, il existe des personnes qui se définissent comme femme ou homme mais aussi non-binaires, bigenre, de genre fluctuant ou hors du genre… Par ailleurs, des personnes ont voulu sortir d’un certain récit de la bisexualité qui attribuerait des rôles, des caractéristiques, et des attirances différentes selon que ce soit un homme ou une femme. La notion de pansexualité a ainsi émergé, pour décrire la capacité à être attiré·e par une personne quel que soit son genre (personnes de tous les genres), ou indépendamment de son genre. Étymologiquement, bisexualité se base sur le préfixe « bi » = deux (latin), et pansexualité sur le préfixe « pan » = tout (grec ancien).

Cependant, parallèlement, des personnes bisexuel·le·s ont développé des définitions plus souples de la bisexualité : être attiré·e par des personnes de son genre et d’au moins un autre genre, ou : être attiré·e par au moins deux genres.

Alors, il n’y a pas vraiment de différence ?

Pour certain·e·s, la nuance sera que pour les pansexuel·le·s, le genre de la personne ne joue pas dans l’attirance (on désire ou aime une personne peu importe son genre) tandis que pour des bisexuel·le·s, on désire ou aime un homme en tant qu’homme, une femme en tant que femme… mais pour beaucoup, les termes se recouvrent et sont interchangeables.

Il n’existe pas une sexualité qui serait plus « inclusive » qu’une autre, mais juste des personnes qui vivent leurs attirances de manière diverse, et pas forcément figée.

Il peut y avoir un effet de génération, les plus jeunes se retrouvant peut-être davantage dans un vocabulaire nouveau. Ça peut aussi être pour des raisons politiques que certain·e·s choisissent de rester fidèles au vocabulaire de « bisexuel » : contrer les idées reçues, réaffirmer la légitimité d’une orientation sexuelle, dans la continuité des combats menés depuis des décennies. En effet, la bisexualité fait encore l’objet de beaucoup de fantasmes et préjugés, et les personnes bisexuel·le·s rencontrent la discrimination et le rejet pas seulement de la part des hétérosexuel·le·s mais aussi dans le milieu lesbien et gay. Parfois accusées d’être « traîtres à la cause » par des personnes homosexuelles, pensées comme infidèles, instables ou incapable de « choisir leur camp »…

Solidarité des luttes et autodétermination

Finalement, chacun·e est libre de se définir comme elle ou il le souhaite. C’est ce que l’on appelle l’autodétermination : les mots comme les définitions choisies par une personne pour parler de ses attirances ne devraient pas prêter à discussion. Il est juste important de rappeler qu’il n’existe pas une sexualité qui serait plus « inclusive » qu’une autre, mais juste des personnes qui vivent leurs attirances de manière diverse, et pas forcément figée. Ce que la bisexualité et la pansexualité ont en commun, c’est de représenter la possibilité d’être attiré·e par plus d’un genre.

Tags : pansexualité - orientation sexuelle - LGBTQIA+ - bisexualité - Sexualité