Comment parvenir à une paix juste et durable en Colombie ?
29/05/23 - 08:00 Pauline Kiesecoms Société
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- contenu_1_introduction : En Colombie, un changement politique important s’est produit en 2022 : le premier gouvernement de gauche de l’histoire du pays est entré en fonction le 7 août, emmené par Gustavo Petro. Ce pays, construit sur des injustices fondamentales, connaît un conflit armé et une violence politique énorme. À présent, les citoyen∙ne∙s et les partis progressistes veulent avancer vers la paix et la justice sociale. Focus sur quelques enjeux liés aux femmes.
- contenu_2_titre : Une volonté politique, enfin !
- contenu_3_texte : En 2016, après 60 ans de conflit armé, les FARCs (Les Forces armées révolutionnaires de Colombie — Armée du Peuple; créés en 1964, les FARCs étaient la principale guérilla communiste en Colombie) signent un accord de paix avec le gouvernement de Juan Manuel Santos. Cet accord historique devait mettre fin à des décennies de conflits ayant fait plus de 45 000 morts et plusieurs millions de déplacé·e·s.
- contenu_4_texte : Mais son successeur, Ivan Duque n’a fait aucun effort pour le mettre en oeuvre. Les ex-FARCs ont été parqué·e·s dans des camps de « réinsertion » avec des conditions de vie précaires. Pour les ex-combattant·e·s qui ont généralement peu étudié, peu d’opportunités existent pour retrouver une vie normale. Le gouvernement de Petro a donc du pain sur la planche pour avancer vers la « paix totale ». D’autant plus que la Colombie compte encore une cinquantaine de guérillas, paramilitaires et groupes criminels.
- contenu_5_texte : Le rapport de la Commission de la Vérité [1], qui répertorie 456 200 violations des droits humains durant le conflit armé, établit que ce sont les femmes et les paysan∙ne∙s afrodescendant∙e∙s qui ont été les plus durement touchées. Le rapport recommande dès lors que le pays démantèle le racisme, le patriarcat et la misogynie. En 6 ans, seules 13 % des dispositions concernant les aspects de genre ont été mises en oeuvre.
- contenu_6_titre : Restituer et redistribuer les terres
- contenu_7_texte : Une des causes structurelles du conflit armé est l’injustice liée à la concentration des terres. Pire, le sénateur Ariel Ávila explique « ceux qui ont gagné la guerre sont les élites rurales latifundistes qui se sont retrouvées avec 6 millions d’hectares de terres spoliées aux petits paysans ». Pour rétablir la justice, deux processus sont à mener de front. D’une part, l’État devra acheter et mettre des terres à disposition de familles paysannes qui n’en ont pas. Les femmes cheffes de ménages seront priorisées, car le déséquilibre est flagrant, les femmes détenant seulement <a href="https://bit.ly/3CTz1j2" target="_blank" rel="noopener">11 % des terres du pays</a>.
- contenu_8_texte : D’autre part, les terres qui ont été spoliées devront être restituées. Ces procédures de restitution sont longues et font peser un risque énorme aux réclamants de terre. Les habitant∙e∙s de La Teca à Turbó, dans la région d’Urabá, racontent la peur au ventre et la voix basse comment les narcoparamilitaires du coin les ont forcé∙e∙s à vendre leurs terres, à un prix dérisoire, à une entreprise bananière. Certain∙e∙s membres de la communauté ont été tué∙e∙s et d’autres continuent d’être menacé∙e∙s. Au bout du village, on comprend mieux lorsque l’on découvre un port privé d’où partent les caisses de bananes, parfois agrémentées de cocaïne, direction Anvers.
- contenu_9_titre : Les grandes entreprises, le premier pouvoir ?
- contenu_10_texte : La Colombie symbolise parfaitement le capitalisme sauvage. Les entreprises agroalimentaires pratiquent les monocultures intensives, détruisant l’environnement et exploitant les travailleuses∙eurs. Les syndicalistes du secteur témoignent : dans des métiers proches de l’esclavage, l’accès aux soins et à la Sécurité sociale est nul et la contestation est réprimée par des renvois, des menaces et des meurtres.
- contenu_11_texte : Les gouvernements précédents ont favorisé l’arrivée de multinationales minières comme Anglogold Ashanti, au mépris des communautés paysannes, indigènes et afrocolombiennes présentes dans les zones. Les désastres environnementaux se multiplient. Petro entend freiner les projets miniers et établir des relations commerciales plus saines en révisant les traités de libre-échange. Il n’aura pas que des amis.
- contenu_12_titre : Que faire en Belgique ?
- contenu_13_texte : Il y a encore de nombreux défis pour avancer vers plus de justice sociale en Colombie. Combattre la pauvreté, l’impunité, donner des perspectives d’éducation et d’emploi à la jeunesse, lutter contre le racisme, le patriarcat et les violences faites aux femmes. Luz Munera, députée, affirme « parler de paix totale sans changer les conditions de vie des Colombien∙ne∙s est un mensonge ». En Colombie, Solsoc, FOS, IFSI et leurs partenaires la FGTB HORVAL et la Centrale Générale soutiennent des organisations syndicales et paysannes, les processus de paix, de protection des défenseuses∙eurs des droits humains. En Belgique, ces organisations relaient ces préoccupations auprès des citoyen∙ne∙s et mandataires politiques. Aujourd’hui, exiger de nos entreprises qu’elles respectent les droits humains et les droits environnementaux apparaît comme une évidence. C’est pourquoi nous continuerons à faire pression pour que la Belgique se dote d’une loi ambitieuse sur le <a href="https://bit.ly/40F29Vs" target="_blank" rel="noopener">devoir de vigilance des entreprises</a>.
- contenu_14_texte : [1] Les commissions vérité ont été définies comme « des organes officiels, temporaires et non judiciaires chargés d’établir les faits, qui enquêtent sur un ensemble d’atteintes aux droits de l’homme ou au droit humanitaire généralement commis au cours d’un certain nombre d’années. » Pour en savoir plus : <a href="https://bit.ly/3GO60pT" target="_blank" rel="noopener">https://bit.ly/3GO60pT</a>.
- contenu_15_texte_1 : Pour aller plus loin :
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- contenu_15_liens_0_lien : https://bit.ly/40F29Vs
- contenu_15_liens_0_texte_lien : Découvrez les ations de Solsoc sur le devoir de vigilance des entreprise
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Pas de commentaires . Les commissions vérité ont été définies comme « des organes officiels, temporaires et non judiciaires chargés d’établir les faits, qui enquêtent sur un ensemble d’atteintes aux droits de l’homme ou au droit humanitaire généralement commis au cours d’un certain nombre d’années. » Pour en savoir plus : https://bit.ly/3GO60pT.
La protection sociale universelle pour protéger chacun·e d’entre nous
11/03/21 - 10:26 Elise Voillot Société
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- contenu_1_titre : La protection sociale est un droit ! Et pourtant, seuls 27% de la population mondiale en bénéficie…
- contenu_2_texte : La protection sociale est inscrite dans la Déclaration universelle des droits humains depuis 1948 et promue par l’Organisation internationale du travail (OIT). Cependant, seuls 27% de la population mondiale en bénéficie. En Afrique, c’est près de 80% qui n’y a pas accès. En réponse à ces problématiques, Solsoc, avec l’appui de l’Union Nationale des Mutualités Socialistes, soutient depuis plusieurs années l’extension des mutuelles de santé communautaires. Ces actions sont menées afin de permettre à des familles issues du secteur rural et de l’économie informelle d’accéder à des soins médicaux. C’est dans cette même optique de ne laisser personne de côté que Solsoc et ses partenaires se sont mobilisés autour d’une campagne pour la protection sociale universelle.
- contenu_3_titre : Un objectif ambitieux, mais réalisable
- contenu_4_texte : La protection sociale universelle est un puissant levier de développement, de lutte contre les inégalités et de résilience face aux crises telles que celles que nous traversons actuellement sur les plans sanitaire, économique et social. Et surtout, la protection sociale est abordable : selon l’OIT, entre 2 et 6% du PIB mondial peut suffire à garantir à toutes et tous une protection sociale de base. Malgré ces évidences, la volonté politique et l’investissement financier manquent dans de nombreux pays. En Belgique, les gouvernements successifs n’ont cessé de réduire ce budget ces dernières années, ainsi que dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie, où le développement économique prime bien souvent sur la réduction des inégalités. Par le biais de cette campagne, nos organisations réclament que la Belgique investisse davantage dans la protection sociale au sein de sa coopération au développement, soutienne la création d’un Fonds mondial de protection sociale et promeuve la ratification de la convention 102 de l’OIT concernant la Sécurité sociale.
- contenu_5_titre : Pourquoi demander un fonds mondial de protection sociale?
- contenu_6_texte : Un fonds mondial permettrait de financer la protection sociale universelle en rassemblant dans un fond commun des contributions financières des États. Ceux dont les capacités économiques et fiscales sont insuffisantes auront la possibilité de faire appel à la coopération internationale pour les soutenir dans leurs objectifs de mettre en place ou renforcer des systèmes de protection sociale dans leur pays.
- contenu_7_titre : Une campagne participative
- contenu_8_texte : Le lancement de la campagne pour la protection sociale universelle a été l’occasion de dévoiler un nouvel outil. Un site internet a été créé comme support principal de la campagne. Une mappemonde interactive permet de visualiser des informations sur l’accès à la santé et à la protection sociale par pays dans lesquels nos organisations soutiennent des partenaires. Le site proposera bientôt des interviews des organisations partenaires ainsi que des articles et des analyses ayant pour thème la protection sociale. Afin de permettre une bonne compréhension du mécanisme de la protection sociale par nos publics, une vidéo d'animation au ton pédagogique a été mise en ligne.
- contenu_9_titre : Sous de bons auspices
- contenu_10_texte : Depuis le 30 septembre dernier, la Belgique peut enfin compter sur un nouveau gouvernement qui a vu l’arrivée de Meryame Kitir (Sp.a/vooruit) en tant que nouvelle ministre de la Coopération au développement. Solsoc est satisfaite de voir qu’à travers sa note d’orientation politique, la ministre a affirmé sa volonté de mettre en place une politique de lutte contre les inégalités, y compris celles de genre, et de soutenir des mécanismes d’accès à la santé qui ne laissent personne sur le côté, tels que la protection sociale.
Tout en saluant ces engagements de la part du gouvernement belge, Solsoc, FOS, IFIS, Solidaris, la FGTB-Horval et la Centrale Générale restent mobilisé·e·s pour que chacun·e d’entre nous en Belgique et dans le monde bénéficie d’une protection sociale.
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Mécanisme de prévoyance, la protection sociale permet de faire face aux risques auxquels nous pouvons être confronté·e·s tout au long de la vie : maladie, grossesse, vieillesse, accidents de travail, invalidité, décès d’un parent. La protection sociale vient alors garantir un accès à la santé et des revenus de remplacement pour continuer à vivre dignement dans les moments difficiles. Pour la promouvoir, les ONG Solsoc, FOS et IFSI avec le soutien de Solidaris, de la FGTB-Horval et de la Centrale Générale, ont lancé la campagne La protection sociale est un privilège droit .
Qu’est-ce que la fracture numérique ?
09/03/21 - 08:58 Elise Voillot Société
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- contenu_1_titre : Les degrés de la fracture numérique
- contenu_2_texte : La fracture numérique a fait l’objet de nombreuses définitions et recherches.<a href="https://www.cpcp.be/wp-content/uploads/2019/05/fracture-numerique.pdf"> Selon le Centre permanent pour la Citoyenneté et la Participation</a>, celle-ci se compose de plusieurs dimensions qui peuvent être regroupées au sein de deux principales fractures :
<ul>
<li>La <strong>fracture de 1<sup>er</sup> degré</strong>, qui concerne l’accès aux matériels informatiques et à la maîtrise des logiciels.</li>
<li>La <strong>fracture de 2<sup>e</sup> degré</strong>, qui concerne les capacités informationnelles (savoir comment chercher, traiter et analyser les informations accessibles) et stratégiques (savoir comment tirer bénéfice de ces informations pour un usage professionnel et/ou personnel).</li>
</ul>
Pour simplifier, la fracture numérique fait référence à une sorte de séparation entre celles et ceux qui sont à l’aise et s’emparent, à leur bénéfice, de ces technologies et celles et ceux qui ne le sont pas. Selon Nicolas Marion, chargé de recherches dans l’asbl<a href="https://arc-culture.be/blog/publications/intersectionnalite-et-genre-face-aux-inegalites-numeriques-reperes-critiques-a-destination-de-leducation-permanente/"> Action et Recherche culturelles (ARC)</a><a href="https://arc-culture.be/blog/publications/intersectionnalite-et-genre-face-aux-inegalites-numeriques-reperes-critiques-a-destination-de-leducation-permanente/" name="_ftnref1"></a> : « la fracture numérique devient surtout problématique quand elle constitue un frein à l’émancipation des citoyens, quand elle est génératrice de discriminations, ou quand elle s’inscrit, s’arrime, voire double les inégalités sociales déjà prégnantes dans la société contemporaine ». Ainsi cette fracture laisse place à des inégalités numériques.
- contenu_3_titre : Les inégalités numériques en chiffres
- contenu_4_texte : Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, les CPAS ou autres administrations travaillent, en partie, à domicile, ce qui accroît la nécessité de passer par des démarches téléphoniques et/ou en ligne. Les personnes qui avaient l’habitude de garder un contact réel avec ces travailleuses·eurs sociales·aux se retrouvent maintenant en difficulté à cause de la barrière de la langue ou encore de la fracture numérique. En effet, <a href="https://www.rtbf.be/info/regions/detail_quand-la-crise-peut-freiner-l-acces-aux-droits-sociaux-de-ceux-qui-en-ont-le-plus-besoin?id=10539202">10% des personnes âgées de 16 à 74 ans n’ont jamais utilisé Internet en Belgique</a>.
Par ailleurs, <a href="https://lstu.fr/p30tayG5">39% de la population ne possède que peu ou pas de compétences numériques de base</a> pour effectuer ces démarches. À cet effet, les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes en ce qui concerne les connaissances numériques avancées (28% contre 34%)<span style="font-size: 13.3333px;">.</span> Ces compétences varient également en fonction de l’âge : 76% des jeunes de 16 à 24 ans sont capables de copier ou déplacer un fichier ou dossier contre 28% des seniors de 65 à 74 ans.
<a href="https://lstu.fr/tywjDEat">Pour les personnes en situation de handicap</a>, l’utilisation des technologies ne va pas de soi non plus, l’équipement n’étant pas adapté (aux personnes malvoyantes ou qui ne peuvent user de leurs mains, qui ont des problèmes cognitifs ou encore qui ne perçoivent pas bien les couleurs) ou l’apprentissage de la culture numérique ne leur étant pas proposé. <a href="https://lstu.fr/oxU5c52u">Par exemple</a>, une synthèse vocale pour personnes malvoyantes va trébucher sur les tableaux ou les agendas qui ne sont pas bien libellés sur les sites internet<a href="#_ftn6" name="_ftnref6"></a>. En 2020, en Belgique <a href="https://lstu.fr/wHnL5KBo">seuls 32% des sites sont considérés comme accessibles</a><a href="#_ftn7" name="_ftnref7"><sup>[1]</sup></a>.
<a href="https://lstu.fr/wyVTdwKe">Au niveau wallon,</a> en 2019, la population de « fracturé·e·s numériques » de plus de 15 ans était de 20%. À cela s’ajoutent 14% de personnes qui ont un faible usage d’internet. Parmi les personnes en situation de fracture numérique, 61 % sont des femmes et 70% ont plus de 60 ans (contre 12% des jeunes de 15 à 29 ans). <a href="https://lstu.fr/GWWTNVWv">Pour aller plus loin</a>, 91% des détentrices·teurs d’un diplôme universitaire ou d’un diplôme de bachelier sont connecté·e·s contre 59 % de diplômé·e·s de l’école primaire. Pour finir, 30% des personnes qui n’ont pas accès ou qui n’utilisent pas internet sont des demandeuses·eurs d’emploi de moins de 60 ans et des étudiant·e·s<a href="#_ftn11" name="_ftnref11"><sup>[11]</sup></a>.
- contenu_5_titre : La fracture numérique sous les lunettes de genre
- contenu_6_texte : Ces inégalités numériques ont des conséquences importantes en termes d’opportunités pour les citoyen·ne·s. Prenons l’exemple du secteur professionnel des NTIC qui prendra à l’avenir de plus en plus d’ampleur dans nos sociétés. Ce domaine porteur, rémunérateur et en pénurie ne compte que <a href="https://lstu.fr/oz4_SBu3">14% de travailleuses</a>. Cette disproportion genrée a par ailleurs des implications sur la façon dont les outils et applications digitales sont conçues, comportant notamment <a href="https://lstu.fr/SnypMejx">des biais de genre</a>.
Cette situation déplorable s’explique notamment par les rôles de genre qui organisent arbitrairement notre société et influencent entre autres les choix d’études et les compétences acquises. <a href="https://lstu.fr/YfU_oJ8P">Les femmes sont pensées comme étant incompatibles avec les matières scientifiques et mathématiques</a>, qui seraient davantage l’apanage des hommes.<a href="#_ftnref2" name="_ftn2"></a>
- contenu_7_titre : L’intersectionnalité au service du numérique inclusif
- contenu_8_texte : Afin de combler ce fossé numérique, il est primordial que la digitalisation des services publics et la création de logiciels, sites internet ou encore de contenus numériques soient pensées en amont à travers l’outil qu’est l’intersectionnalité. Concept développé par le féminisme noir aux États-Unis, l’intersectionnalité propose de partir du croisement des discriminations vécues par les individus, telles qu’une femme âgée racisée peu qualifiée qui ne connait ni le français, ni le néerlandais, ni l’anglais (langue de prédilection du digital). Le déploiement du numérique doit prendre en compte les situations les plus complexes et non uniquement les « normes » : partir du plus spécifique pour une accessibilité large.
<a href="#_ftnref7" name="_ftn7"><sup>[1]</sup></a> Consultez ces analyses de l’ASPH pour plus d’informations : <u><a href="https://bit.ly/3qZm5Q9">https://bit.ly/3qZm5Q9</a></u> et <u><a href="https://bit.ly/3t9DAyY">https://bit.ly/3t9DAyY</a></u>.
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La fracture numérique est un concept né dans les années ‘90 à mesure que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) se sont développées. Aujourd’hui, alors que la digitalisation est au cœur de l’accord du gouvernement Vivaldi (le gouvernement fédéral actuel) et que les services aux citoyen·ne·s sont plus que jamais décentralisés à cause de la crise sanitaire du coronavirus, parler de fracture numérique devient urgent.