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Jeunes parents

Article mis à jour le 24 juin 2020

No kids club

par Rosine Herlemont | Elisabeth Meur publié le 29 novembre 2016 ©Zoé Borbé (son blog)

« Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Comme un vieux slogan publicitaire qui a fait ses preuves, la formule ne cherche plus à convaincre tant elle est assurée que nous la chantonnerons toujours. Et pourtant certaines en on marre de cette musique, et c’est bien leur droit !

La maternité, aujourd’hui, reste une institution inébranlable. Pourtant, animées par des convictions politiques fortes, blessées par des expériences difficiles à surmonter ou manquant simplement d’intérêt pour la « noble mission » de parent, les raisons de ne pas vouloir d’enfants sont multiples.

Et toi, pourquoi t’en as ?

Si dans un sens la question semble absurde tant c’est « tout naturel voyons, tic-tac tic-tac il était temps que je m’y mette ! » quand on ose clamer que l’on ne désire pas d’enfant, il semble toujours nécessaire de devoir s’expliquer…
Même si, évidemment, le simple fait de ne pas en avoir envie suffit, Sezin Koehler, pour le Huffington Post, nous livre ici une liste non-exhaustive de 8 raisons, partagées avec de nombreuses femmes, pour lesquelles elle ne désire pas avoir d’enfant.

©gratisography

Ce n’est pas grave si…

Souvent, le choix de ne pas devenir mère suscite des réactions et des interrogations qui, bien que ne partant probablement pas d’un mauvais fond, peuvent être plus fatigantes qu’un cd rayé de Céline Dion.

Alors, Ce n’est pas grave si…

  • Tu as de l’amour à revendre, que tu aimes t’occuper des autres et que malgré tout…
  • Tu ne veux pas d’enfant !
  • Tu as eu une enfance merveilleuse et des parents formidables et que malgré tout…
  • Tu ne veux pas d’enfant !
  • Tu aimes être amoureuse et que tu souhaites partager ta vie avec quelqu’un et que malgré tout…
  • Tu ne veux pas d’enfant !
  • Tu es plus fertile qu’une terre brûlée donnant plus de blé qu’un meilleur avril et que malgré tout…
  • Tu ne veux pas d’enfant !
  • Ce n’est pas grave parce que c’est ta décision et que tu disposes de ton corps et de ta vie comme tu l’entends !
« Tu ne veux pas d’enfant !
Ce n’est pas grave parce que c’est ta décision et que tu disposes de ton corps et de ta vie comme tu l’entends ! »




©Nepsie - http://nepsie.fr/leblog/ (son blog)

La plus belle chose au monde c’est d’avoir le choix ! et Nepsie nous le prouve bien… va y jeter un œil, tu vas rire !

Et vous, c’est pour bientôt ?

Si tu peines parfois à te défendre voici un petit recueil des interrogations exaspérantes les plus communes… pour chacune d’elles, une attitude à adopter accompagnée d’un exemple concret…rien que ça !

  1. « Et vous… c’est pour bientôt ? »
    « Oh oui, on a hâte ! c’est pour mardi prochain, au mois d’août tout va plus vite, vous pensez bien… ils sont tellement nombreux à les abandonner, attachés à un tronc d’arbre. »
    –> L’ignorance
  2. « Regaaaarde il sourit ! Ose dire que ça ne te donne pas envie? »
    Attendez qu’il fasse caca, proposez votre aide pour changer la couche et écriez-vous…. « Aaaah oui, ça a l’air fa-bu-leux »
    –> La mauvaise foi
  3. « C’est tout de même un peu égoïste, non ? »
    « Il me reste 6 mois à vivre, faire un enfant pour le laisser orphelin, ça c’est égoïste n’est-il pas ? »
    –> L’humour noir ( n’utilise cette technique ni avec ta mère, ni avec ta voisine cardiaque)
  4. « Oh… pardon, vous êtes peut-être  stérile… la médecine fait des miracles de nos jours vous savez. »
    « Ah je me disais aussi que ton nez était moins gros que la dernière fois… miraculeux en effet ! »
    –> Le cynisme
  5. « Attention qu’après l’heure c’est plus l’heure, puis faudrait pas non plus qu’on vous prenne pour la mamy ! »
    Il est certes bien plus flatteur d’avoir l’air de la grande sœur
    Cependant au fil des ans, bien qu’un peu trop arrogant
    J’ai pris la grande décision, de répondre à tous ces cons
    « Mêlez-vous de votre utérus, je n’ai que faire d’un fœtus ! »
    –> La poésie (bon, c’est vrai je manquais d’arguments mais testez-le, je vous assure que ça surprend !)

Sinon, pour qu’on vous lâche enfin les ovaires (c’est Julie Guillot qui l’a dit !) vous pouvez aussi proposer à vos copains moralisateurs de lire ceci !

©Julie Guillot - Blog "Tout va mieux" ()

Détrompedefallopez-vous, je sais ce que je fais !

Dans l’esprit collectif la maternité est trop souvent représentée comme un bonheur sans faille et une source d’épanouissement sans limite, la refuser semble alors relever d’un discours immature, pour ne pas dire puéril.

C’est en partie pour cette raison que la stérilisation féminine reste un tabou, parce qu’il s’agit d’une procédure irréversible. Et alors que des patientes jugées trop jeunes se voient refuser leur demande d’intervention, la loi impose aux autres un délai de réflexion de quatre mois après leur première consultation médicale. Un temps d’attente extrêmement long, qui ne connait pas d’équivalent dans le cadre d’une vasectomie. De là à dire que le droit des femmes à disposer de leur corps est mis en cause, il n’y a qu’un pas que nous n’hésitons pas à franchir.

Dans une époque où il est possible de choisir le moment de sa grossesse, de programmer le temps entre deux naissances, de connaitre le sexe de l’enfant à venir… n’est-il pas paradoxal de ne pas pouvoir faire le choix de la stérilisation ?

Retrouve ici les témoignages de trois jeunes femmes qui ont ou qui comptent passer le cap de la stérilisation.

Décider d’avoir des enfants ou non doit être un choix libéré de toute convention sociale.

« Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour que la femme ne puisse s'accomplir que dans la maternité? » Elisabeth Badinter, L'amour en plusL’objectif de cet article n’est surtout pas de culpabiliser ou de juger celles et ceux qui désirent des enfants mais de souligner que ce choix devrait être libre de toute pression sociale ! L’épanouissement personnel est possible avec ou sans enfant et ne pas en vouloir n’est pas une critique de celles qui en veulent…

Le désir d’enfants va trop souvent « de soi » sans nécessairement faire l’objet d’une profonde réflexion tant la société, et en particulier les filles, ont intériorisé ce désir. Avoir des enfants se voit alors érigé en norme imposée à tous et aux femmes particulièrement. En effet, la question du désir d’enfant ne risque-t-elle pas de se voir bouleversée le jour où les rôles parentaux et les tâches domestiques deviendront vraiment partagés de façon égalitaire ?

Si le choix de ne pas faire d’enfant est encore souvent associé à celui d’une vie marginale, il est faux de dire qu’il est impossible de s’épanouir sans enfant. Aller à l’encontre des attentes de la société demande beaucoup d’énergie et fait parfois naître en nous le doute.

Mais nous ne serons maîtresses et maitres de nos destins que lorsque nous serons libres de nous identifier ou non à des rôles qui aujourd’hui sont encore trop souvent définis en fonction de nos genres, de nos apparences, de nos appartenances culturelles ou sociales.

La richesse de notre société réside dans la pluralité de celles et ceux qui la constituent. Une notion qu’il semble plus que jamais important de rappeler.

Si le sujet t’intéresse Voici quelques liens à explorerArticle sur MadmoiZelle
BD sur le désir d'enfant
Article Slate sur la violence verbale faite au femmes qui ne veulent pas d'enfants
Tags : childfree - no kid - enfant - parentalité - Famille - Maternité