Militance
Palestine – 50 ans d’occupation
Pourquoi la Belgique doit-elle se retirer du programme « Law Train »?
par Marie-Anaïs Simon publié le 29 juin 2017« Law Train » c’est un programme financé par l’Union Européenne qui vise à améliorer les techniques d’interrogatoire et qui est coordonné par… Israël !

Le SPF Justice Belge et l’université de Leuven (KUL) collaborent à cette recherche dotée d’une enveloppe de 5 095 685.5 euros dont la moitié va aux institutions israéliennes impliquées dans le projet . Pourtant, la police israélienne est « internationalement connue pour pratiquer la torture sur une grande échelle » comme le souligne Alexis De Swaef, Président de la Ligue des droits de l’Homme . L’État israélien a été condamné à plusieurs reprises pour l’usage de torture ou de traitements inhumains et dégradants lors des interrogatoires de prisonniers, notamment par le Comité des Nations Unies contre la Torture dans son rapport du 13 mai 2016. Human Rights Watch, Unicef et Amnesty International ont documenté ces violations systématiques, généralisées et institutionnalisées sur les adultes et les enfants durant les interrogatoires. Rien d’étonnant quand on sait que dans la loi israélienne, la torture n’est pas considérée comme punissable et que l’« état de nécessité » peut justifier l’usage de la torture dans les interrogatoires de certains prisonniers.
En Belgique, non seulement, aucune mesure forte n’est prise pour lutter contre ces pratiques inhumaines ne respectant absolument pas les droits humains, mais pire, en participant à un tel programme, les institutions impliquées cautionnent et s’inspirent de ces techniques d’interrogatoire scandaleuses ! Sans parler du soutien financier que cela représente.
La Belgique et l’Union Européenne violent leurs obligations internationales
« Ce programme est une violation directe des engagements européens ».Comme le rappellent plusieurs organisations (dont le CNCD, SOLSOC, l’ABP…) ce programme est une violation directe des engagements européens. En effet : « L’interdiction de la torture est une norme impérative du droit international, ce qui implique pour l’UE une obligation de ne pas faciliter les violations d’une telle norme et de coopérer activement pour mettre fin à ces violations. La police israélienne a son siège central à Jérusalem-Est, en territoire palestinien occupé, ce qui entraine une obligation pour l’UE de ne pas porter assistance à une entité qui participe à la colonisation et donc à un crime de guerre (Statut de Rome, art. 8 b, viii). » Plus de 480 professeurs et chercheurs issus du monde académique belge et pas moins de 190 artistes demandent au procureur fédéral Frédéric Van Leeuw et aux ministres Koen Geens et Didier Reynders de mettre fin à la collaboration belge à ce projet. Nous vous invitons à rejoindre ce mouvement en signant la pétition disponible sur www.stop-law-train.be/ et en en parlant autour de vous.